THE SCABS
SMASHING PUMKINS
EXTREME
URBAN DANCE SQUAD
LUKA BLOOM
CROWDED HOUSE
LOU REED
RED HOT CHILI PEPPERS
BRYAN ADAMS


REVUE DE PRESSES

Le Soir

Le rock de boue au festival de Torhout-Werchter
Le festival rock, qui s'est tenu ce
week-end sur les plaines d�trem-
p�es de Torhout et de Werchter, a,
une foie de plus, �t� tributaire du
mauvais temps. De violentes aver-
ses, samedi, ont m�me transform�
Werchter en mare � bains de boue
d�foulants (notre photo) laissant
peu de place � la musique.

Celle-ci fut sage et sans folie. Sans
surprise ni passion. Comme si cha-
que groupe n'avait eu d'autre but
que d'accomplir son " boulot ",
sans plus.

Il est d�cid�ment loin le temps des
U2, Simple Minds et Gabriel
quand la magie liait public et artis-
tes sur une surface exceptionnel-
le. Ce week-end, cent vingt mille
personnes, essentiellement fla-
mandes et hollandaises, sont ve-
nues pour se d�fouler sous la pluie
et dans la boue. La musique ne
serait-elle d�sormais qu'accessoi-
re?


La derni�re heure

POUR LA 16e EDITION DU FESTIVAL DE TORHOUT-WERCHTER Bain de boue
et foule d��ue
TORHOUT - Ch�re tante Marthe,
Je t'�cris ces quelques mots pour
te raconter la journ�e super que
j'ai pass�e samedi. Comme chaque
premier week-end du mois de juil-
let, je me suis rendu avec les co-
pains � Torhout pour assister au
festival de rock.
Apr�s avoir gar� la voiture dans
un champ de patates situ� �
quelque deux kilom�tres du site,
on a march� en suivant l'odeur de
la bi�re, des frites et des hambur-
gers, pour ne pas se perdre. Au fur
et � mesure qu'on se rapprochait,
le foule devenait de plus en plus
compacte. Il y avait des punk, des
hippies, des babas cools, des fans
de musique, des amoureux, des
nostalgiques de Woodstock et
aussi des motards moustachus avec
des tatouages plein les bras... Mais
rassure toi, c'�tait presque tous
des gentils qui venaient unique-
ment pour s'amuser... et boire un
peu aussi.
On a commenc� d'abord par
s'ennuyer avec Extr�me, un des
premiers groupes de hard rock �
avoir droit de cit� au festival (si je
ne te parle pas des Scabs et de
Smashing Pumkins, c'est qu'on est
arriv� trop tard pour assist� � leur
prestation). Hormis quelques fans
qui se pressaient au premier rang,
on ne peut pas vraiment dire que
le public les a beaucoup appr�ci�s.
Il �tait alors 14 heures. Au-dessus
de nos t�tes et sous nos pieds
c'�tait le d�luge. Il pleuvait des
cordes et les 65.000 personnes pr�-
sentes n'avaient droit qu'� un pa-
rapluie et une casquette Stella Ar-
tois
pour se prot�ger. Et qu'on ne
me parle plus de la plaine buco-
lique de Torhout. Je n'ai pas vu une
seule touffe d'herbe... Par contre,
de la boue, il y en avait par kilo.
Au d�but, on faisait attention o�
on posait nos sandales. Puis, au fur
et � mesure qu'on �tait clach� (je
t'avait dit que le public venait ici
pour s'amuser), je doit t'avouer
qu'on s'en fichait un peu. Comme
ces quelques fous fous qui,, profi-
tant de deux grandes flaques si-
tu�es de part et d'autre de la
sc�ne, nous on offert un remake
destroy de singing in the rain.
Les Red Hot Chili Peppers ont sauv� de la d�bacle le festival de Torhout, o� le public a pu go�ter � nouveau
aux d�lices du bain de boue.
Mais revenons � nos moutons.
Apr�s tout, on �tait venu ici pour la
musique. Apr�s la d�solante pres-
tation d'Extreme, les Hollandais
d'Urban Dance Squad nous ont
offert un set d'enfer. Leur fusion
de rock, de rap et de funk a consti-
tu� la premi�re �tincelle de la jour-
n�e. Alors que le public r�clamait
un rappel, c'est un tout petit mon-
sieur qui a d�barqu� sur sc�ne avec
une guitare. Son nom, c'est Luka
Bloom, et on salue son courage et
son audace d'avoir livr� un set
acoustique dans la pure tradition
rythm and folk.
Crowded House, qui succ�dait �
Luka Bloom, a bien failli nous ass�-
ner �galement un show acous-
tique. Leur mat�riel �tant bloqu�
sur route de France, c'est finale-
ment avec des instruments lou�s
dans un magasin flamand qu'ils
ont pu jouer. Autant on les avait
aim�s � l'Ancienne Belgique, au-
tant ils ont d��u � Torhout. Alors,
en attendant Lou Reed, on est all�
faire quelques emplettes aux
stands. on a beau �tre rocker, on
peut aussi avoir faim comme tout
le monde et soif (un peu plus que
tout le monde). Las, il a vite fallu
d�chanter. devant la tente hot-
dogs
, un groupe de chahuteurs
distutait un match de water-polo
et ils ne se privaient pas d'�cla-
bousser les affam�s. On a d� se
rabattre sur le restaurant qui se
trouvait backstage pour d�guster
un spaghetti bolognaise - je me
souviens des spaghettis, pas de la
bologn�se - arros� de quelques
pintjes.

Lou Reed d��oit

Nouvelle d�ception ensuite avec
Lou Reed qui a livr� un bien timide
show en forme de best of. il s'est
fait quelque peu pardinn� cepen-
dant en nous livrant une version
muscl� de Vicious et de Sattelite
of love
. Apr�s cette l�gende vi-
vante, c'est le futur du rock qui est
apparu avec les Red Hot Chili Pep-
pers. Ma copine dit que leur leader
est le plus beau chanteur rock qui
existe. Avec son bermuda moulant
sa peau bronz�e et tatou�e, et ses
longs cheveux, il faut bien recon-
na�tre qu'il a de l'allure. Mais ce
qui frappe surtout, c'est la dyna-
mique de ce groupe qui parvient,
avec une batterie, une guitare et
une basse martel�e sans arr�t, �
jongler avec les rythmes. Ils passent
du rock, au rap, ralentissent le
tempo par leur hit Under the
bridge et relancent la machine de
plus belle. Ils ont sans doute sauv�
le festival de la d�b�cle.
Avec ses 40 millions de Every-
thing I do (I do it for you) vendus
dans le monde - tu sais, c'est la
musique du film Robin des Bois -
Bryan Adams n'a plus de souci
� se faire pour ses vieux jours. T�te
d'affiche de cette seizi�me �dition,
Bryan Adams n'est pas venus avec
son arc et ses fl�ches mais avec une
flopp�e de guitares et d'hymnes
rock bien pr�visibles.
Mais tu reconna�tras que tout
cela est un peu mou pour un festi-
val de ce niveau...

Luc Lorf�vre

P.S. Tante Marthe, pour mon anniver-
saire tu peux toujours m'offrir une
nouvelles paire de santiags. Les miennes
sont fichues.


Vers l'avenir

Torhout 92 :
d'Extreme � Chili Peppers,
grand-messe spongieuse du crotte'n'roll



La libre Belgique

Torhout-Werchter 92
Quel rockeur inventera l'eau
chaude ?
Pluie, terrain d�tremp�, oc�an de boue et mar�e humaine : Torhout s'est v�cu
dans une atmosph�re lourde
Pour une foie que je n'avais
pas regard� les bons
conseils d'Andr� Scheevers, la
copie non-conforme de Mon-
sieur M�t�o, le temps ne sem-
blait pas �tre joyeux au-des-
sus de Torhout : flotte, flotte et
re-flotte au moment m�me o�
les Scabs entraient sur sc�ne.
Le timides T-Shirt et les splen-
dides godasses en daim al-
laient d�guster ! Du cot� du
public, certains petits �gar�
�taient aussi impr�voyants
tandis que l'�norme majorit�
avait pris ses pr�cautions en
s'harnachant d'imperm�ables,
de merveilleuses bottes en
caoutchouc vert et de " combat
shoes " du dernier cri. Vu que
les organisateurs avaient jou�
la cl�mence des cieux en ou-
bliant les b�ches anti-boue, ces
petites bottines allaient servir
sur ce terrain qui prenait de
plus en plus l'eau.

DE L'HERBE SOUS LES
PIEDS ?
La matin�e s'annonce
particuli�rement humide. Les
Scabs, les Smashing Pumkins
et Urban Dance Squad passent
sous le douche et les flaques
m'en manquent une pour
appara�tre ci et l�. Ceux qui
avaient pr�vu le coup quittent
leur mouchoir de poche
d'herbe et commence � faire
" splatch-splatch " en rythme.
La flaque d'� cot� se transforme
petit � petit en bassine de
boue. Le daim appr�cie !
Mais avec 60.000 loustics et
leurs 120.000 petits pieds ner-
veux, le terrain souffre. La ga-
doue joue les envahisseurs;
l'herbe succombe et la m�lasse
se paye tout le site. Les pre-
miers rangs prennent tout
dans les chevilles gr�ce � la
pente naturelle qui ram�ne
tout vers l'avant. A l'arri�re, le
petit " splatch-splatch " sympa
fait place � quelques combats
improvis�s de catch dans la
boue, le tout dans une am-
biance bon enfant. Ici, mani-
festement, la musique fait par-
tie de l'accessoire, on est venu
avant tout pour s'amuser, pour
danser le pogo au jus de terre
et pour se faire des massages
bienfaiteurs � l'argiles de Tor-
hout. Le daim appr�cie tou-
jours !
Jusqu'au cou ? Les sil-
houettes de " La Guerre du
feu " s'installent partout. Les
plus f�l�s ont de la boue jusque
dans la culotte, quand celle-ci
a tenu le coup ! Les plus sages
trempent jusqu'au genou et
passent au dernier jeu � la
mode : le jet de gadoue sur le
voisin... Le must consiste �
remplir le gobelet de mati�re
terreuse et de l'envoyer en-
suite sur le type d'en face et si
possible, un peu plus loin pour
augmenter l'�l�ment de sur-
prise. M�me, les Red Hot Chili
Peppers s'en souviendront
apr�s un tir group� qui fera
mouche � plusieurs reprises.
Pour Bryan Adams et son tout-
terrain, les d�marches sont
lourdes; l'herbe a pouss� son
dernier cri et la boue s'est
�tendue au moindre recoin.
La pluie de la matin�e aura
court-circuit� une bonne jour-
n�e de musique pour ceux qui
�taient venu pour �a. L'at-
mosph�re lourde de l'apr�s-
midi et l'humidit� de la soir�e
ach�veront leur patience. Par
contre, les guerriers du feu
fourbus cherchent la direction
de la baignoire et prient les
cieux pour qu'un rockeur ait
l'id�e d'inventer l'eau chaude.
Le daim n'appr�cie plus du
tout son bain de pied et se
morfond : dans les poubelles, il
n'y a jamais d'eau chaude.

St�phane LAUWERIJS.

Crowded House et une formation de... raclettes

Quand la guitare
prend l'eau
Rien que de la guitare et de
la bonne, voil� ce qu'an-
non�ait en substance l'affiche
de TW 92. Fallait voir ! Sur le
terrain de Torhout, les Scabs
ont ouvert joyeusement le tir
avec une six cordes bien natio-
nale et ont prouv� encore une
fois qu'ils restent les seuls gla-
diateurs du rock'n roll dans
notre plat pays. La guitare al-
lait �tre � coup s�r de la f�te. il
a fallu vite d�chanter avec les
Smashing Pumpkins. Ces jeu-
nots de Chicago rempla�aient
Pearl Jam en panne de chan-
teur. Avec du rock noisy " � la
Nirvana " au programme, les
Pumpkins ont voulu �pater la
galerie. Du coup, la m�lodicit�
de l'album " Gish " s'est com-
pl�tement �vapor�e au profit
d'une lourdeur qu'une attitude
" cool-relax " et des fringues
hippies n'ont pas sauv�e.
Urban Dance Squad �tait
sur une m�me longueur d'onde
m�tallique et bruitiste. Les
Hollandais n'ont pourtant pas
craint la rouille en r�ussissant
un " stage-diving " au milieu
de la foule. Le chanteur de
UDS en avait certainement
marre de voir d�filer les
m�mes Guerriers du feu (voir
ci-contre) par dessus les bar-
ri�res de protection plac�es de-
vant la sc�ne. Le but du jeu
consistait � r�aliser un par-
cours du combattant, port� �
bout de bras par d'autres guer-
riers et de recommencer. En
r�alit�, ce sont les Red Hot
Chili Peppers qui ont assist�
au summum de ce petit jeu : le
public avait �t� mis K.-O. d�s
le d�part par un " Give It
Away " hypra-muscl�. Le d�-
bordement excessif d'�negie
des Chilis aura eu raison de
l'attention de la foule, qui re-
commencera son jeu de l'oie
rock'n roll. Leur nouveau gui-
tariste semblait d'ailleurs
perdu dans cette cocotte-mi-
nute. Attention �galement
passive pour lou Reed, malgr�
un show " greatest hits ".
Seuls les titres anciens tels
" Sweet Jane " en ouverture et
" Vicious " en final r�veilleront
quelques passions endormies.
La voix terne et le jeu de
jambes du Lou avaient de quoi
assommer son homme.
ECLAIRCIES. Luka Bloom,
seul avec sa guitare acous-
tique, donnera un petit coup de
soleil � cette affiche. Contrai-
rement � une image glac�e, le
bonhomme n'a eu aucun mal �
occuper la sc�ne avec un set
chaud, hilare et piquant en
rappelant qu'en ce 4 juillet,
jour de l'ind�pendance des
USA, Bush �tait toujours l�.
Crowded House a r�alis� son
passage sans pr�tention (avec
une reprise de " Message To
My Girl " de Split Enz, l'ancien
groupe de Neil Finn) malgr�
des probl�mes de r�glages-son
et de mat�riel rest� coinc� en
France? Bryan Adams assu-
rera aussi un passage r�ussi et
bien carr� qui aura d�conte-
nanc� les amateurs de ballade
genre " Everything I Do, I Do
(Ilars) It For You ". Seul Ex-
treme aura cr�e la surprise
avec des gars qui savent y faire
au niveau du show, le hard-
funk pas du tout FM y aidant.
Le guitariste Nuno Betten-
court s'impose vraiment
comme le Eddie Van Halen du
21e si�cle. Torhout aura au
moins servi � quelque chose !

St. L.


Rock'n bouchons
C'est bien connu, la vie du
musicien en tourn�e,
comme celle de son mat�riel,
se passe sur les routes. On
comprend donc que les bou-
chons qui se refusent obstin�-
ment � sauter en France pour
raison de chauffards ayant
pris en grippe quelques poin-
�onneurs, causent des pro-
bl�mes ardus aux organisa-
teurs de concert et au public.
Ainsi, ses �clairages et sa sono
restant coinc�s au pays du cas-
soulet, Bruce Springsteen a-
t-il d� se pr�senter � Barce-
lone avec du mat�riel de for-
tune. Genesis, qui avait
d'abord jou� devant une salle
quasi vide, a renonc� � deux
spectacles ce week end. Cer-
tains ont eu plus de chance :
comme le rapporte l'AFP, le
groupe noir am�ricain Fish-
bone a par exemple pu franchir
des barrages aux alentours de
Saint-Etienne parce que les
camionneurs les ont pris pour
des basketteurs du Harlem
Globe Trotters...
De son cot�, Crowded House
s'est pr�sent� � Torhout et
Werchter avec un autre mat�-
riel que le sien. pour �tre s�rs
de ne pas manquer ce rendez-
vous important pour leur po-
pularit�, les musiciens �taient
� Bruxelles deux jours plus t�t
que pr�vu. D'o� la pr�sence du
leader Neil Finn au concert de
Little Village � Forest Natio-
nal, le jeudi 2 juillet au soir.
BOSSA'N BOUCHONS. De
leur c�t�, les organisateurs du
Festival Viva Brasil sont oc-
cup�s � s'arracher leurs der-
niers cheveux d�j� devenus
gris : apr�s avoir annul� toutes
les voitures r�serv�es � Paris,
il a fallu trouver des trains ou
des avions pour acheminer les
musiciens. Par la route, le ma-
t�riel met lui au moins douze
heures pour venir de la capi-
tale fran�aise. Quant au
groupe Kaoma, il aura sans
doute du mal � se remettre de
ses m�saventures : vendredi
dernier, il devait aller de Lille
� Paris pour un passage sur
une antenne radio puis re-
joindre Blankenberge et s'y
produire le soir m�me. Ils ont
bien rejoint la c�te belge par
un trajet �pouvantable qui
leur a pris plusieurs heures,
avant de voir leur concert an-
nul� pour cause d'orage... Si la
nature se met maintenant du
c�t� des routiers, o� va-t-on ?

Dominique SIMONET.



T�l�moustique


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